Camp en Maurienne - AUSSOIS - Juin 2010


Rencontre avec les marmottes



Sur les conseils de Phil qui s'y est déjà rendu voici quelques années, nous décidons d'un périple d'une semaine en Maurienne, à Aussois.

Nancy et moi-même pour SSB Couvin ainsi que Titi et Lieve pour les Troglodytes participent à l'aventure.
Au menu: randonnées en montagne, via ferrata et séances de "refaisage de monde" le soir.

Le séjour se déroule du 5 au 12 juin.

J'avais prévu de loger sous tente mais devant l'émeute suscitée au sein des troupes par cette idée de puriste, l'option Gîte de France est bien vite préférée.

Le rebelle en chef, alias Titi, se charge de trouver le nid douillet qui nous accueillera.


Le samedi 5, nous voici sur les routes de France, à quatre, dans la voiture de Titi.
Vers 18 h, nous découvrons le gîte non loin du centre d'Aussois: pas très grand mais confortable.

Le village est encore entouré de montagnes enneigées. Le proprio nous rend une petite visite sympa et nous parle d'autant mieux de sa région qu'il est grand amateur de photos animalières.


Le dimanche 6 juin, nous commençons en douceur par une visite mystique dans le centre d'Aussois.
C'el ducasse au village avec une procession escortée par des sapeurs-pompiers en costume du second empire.



Ca défile, et cela trompette dans tous les sens !

On dirait une de nos marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. C'était bien la peine de venir aussi loin !

En plus, ils ont commencé à trompeter vers 5 h du matin. Quelle bonne idée ! Mais bon, c'est le folklore local.


Nous décidons d'acheter de quoi manger en montagne (pain, saucisson, pinard...)et nous montons vers les deux lacs, au-dessus d'Aussois, pour une première balade.

Le ciel est assez nuageux mais cela ira.

Nous montons en altitude pour une randonnée de 4-5 heures.




Au-delà de 2000 m, on note encore la présence de nombreux névés.

Cela promet pour la suite.




Oh, une marmotte; oh, une autre marmotte; oh, des dizaines de marmottes.
Il y en a partout sur ce parcours. Et elles sont loin d'être farouches.

On pourra même les approcher à moins d'un mètre.
Certaines viennent même au contact, ce qui fait fuir Lieve qui, en bonne citadine, croit à une attaque sanglante de ces féroces bestioles à poils.

Pas possible, ces marmottes doivent être payées par l'office du tourisme local pour faire de la figuration!

Nous faisons le tour de quelques refuges (non encore ouverts en cette période de saison morte), puis redescendons dans la vallée pour un apéro et repas reconstituant.


Le lundi 7 juin est consacré à la via ferrata des Diables, dans la gorge de l'Arc, à Aussois.

C'est en réalité une succession de via (la traversée des Anges, la montée au ciel, la descente aux enfers, le purgatoire...) dans la gorge et sur une série de forteresses qui barrent la vallée.





Le coin est superbe et le ciel est dégagé. On cuit un peu sur la roche.
La via est classée de difficile à très difficile avec quelques dévers.



C'est une première pour Nancy qui se fait d'ailleurs une grosse frayeur en dévissant de la via à cause de ses longes qui restent accrochées à une boucle du câble, mais il lui en faut plus pour arrêter.



Et puis elle n'a guère le choix puisqu'il faut bien terminer la via !
Heureusement, pas de bobo et l'absorbeur de chocs n'a pas souffert non plus.

Comme nous n'avons pas pris la peine de prendre un casse dalle, nous rentrons au gîte pour nourrir nos corps superbes et se refaire la chute de Nancy au ralenti.


Mardi 8 juin :
Nous nous lançons dans la via d'Andagne, après Bessans.




Le parcours se trouve dans une superbe vallée restée très sauvage.

Quand on regarde les arbres alentours, on se rend compte que les avalanches dévalent de partout en fin de saison hivernale.



La via est superbe avec 680 m de dénivelé et de beaux passages verticaux. La vue sur toute la vallée est splendide.
Le temps est potable.

Au sommet de la via, on s'arrête pour le traditionnel pic-nic in the nature.



Titi se fait engueuler par Lieve parce qu'il met trop de rillettes sur son pain ! Il se console avec le vin de Savoie.

On redescend tranquillement par un sentier qui longe en partie un torrent.



Tiens, ici, les marmottes sifflent l'alerte et s'enfuient en courant.
Elles doivent pas être payées au même tarif qu'à Aussois.



Retour maison et long apéro sympa avec le proprio du gîte et son épouse.


Mercredi 9 juin :
Aujourd'hui, nous décidons de nous lancer dans une belle course en montagne avec du dénivelé à la clef.
Lieve, c'est pas trop son truc alors elle préfère rester au gîte, bien au chaud.
Elle est chargée de nous récupérer en voiture quand on redescendra on ne sait pas encore où ni quand.

Titi, Nancy et moi partons donc depuis Termignon.



On bouffe aussitôt du dénivelé en empruntant un sentier d'alpage qui serpente entre d'anciennes bergeries plus ou moins abandonnées.



Il y a des moutons un peu partout protégés par de gros chien Pastous.
Ces derniers sont chargés de la protection des troupeaux contre les loups et les touristes trop entreprenants (il y a des pervers partout).
Vu la taille de ces clébards, nous on préfère s'éloigner.

Après deux heures et 800 m de dénivelé, on pénètre dans le célèbre parc de la Vanoise.

Et cela se voit: un bruit dans la falaise et on distingue clairement un troupeau de bouquetins accrochés à la paroi. Impressionnant!




Au grand désespoir de Nancy, on continue de grimper en se repérant sur nos cartes IGN.
A cette altitude et en ce mois de juin, il y a encore pas mal de neige. Nous devrons franchir pas mal de névés.

Petit arrêt pic-nic dans les ruines d'une bergerie puis on reprend la marche.




Nous progressons peu à peu vers Aussois que nous voulons rejoindre par les lacs (voir la première rando).
Mais c'est long et on n'a guère l'impression de progresser.
Enfin, nous parvenons à un sentier plus ou moins horizontal.



Mais un passage clef, à flanc de montagne et recouvert d'une épaisse couche de neige, se présente à nous.



Petit conciliabule entre nous. Il y a moyen de passer mais c'est scabreux.
En plus, il est déjà 16 h 30.
Sagement, vu la distance à parcourir pour redescendre dans la vallée et l'état des troupes, nous décidons d'en rester là.
Direction: vers le bas et le village de Sardière.

Après une longue descente qui finit d'achever les genoux de Titi et de Nancy, nous parvenons au centre du village où Lieve vient nous récupérer.

Le soir, c'est jour de fête puisque je prépare ma célèbre omelette connue dans le monde, voire l'univers entier.
Oignons, tomates, champignons, ail, lardons (pas trop pour Titi!). Ah oui, des œufs !



Reconstituant après huit heures de marche soutenue dans la montagne. Mais c'était réellement superbe malgré une météo nuageuse.


Jeudi 10 juin : journée de repos.

Grosse glandouille le matin. Puis Titi et moi partons en expé dans le centre du village pour faire des courses.
C'est que l'on n'a plus d'apéro et presque plus de pinard. C'est la panique.
Heureusement, on se ravitaille au magasin du coin. On mange tranquillos au gîte.

On se prépare à une sieste réparatrice quand Titi propose d'aller marcher une heure. Ben oui, bof, tu crois?
Bon allez! On met les chaussures et c'est parti pour une visite du parc archéologique d'Aussois où l'on distingue (si on a une bonne vue) de nombreuses gravures rupestres.



Cela mérite le détour. Titi propose d'aller plus loin et d'effectuer une boucle.

On se retrouve évidemment au milieu des bois, à moitié perdus.
Mais il en faut plus pour nous impressionner et à force de passer à travers tout, on retrouve un bon sentier.

On longe plusieurs forts qui barrent la vallée et découvrons un petit cimetière sarde.
Sur le côté, deux chapelles permettaient d'entreposer les corps des morts en attendant le printemps.
Ben oui, l'hiver, la terre était trop dure pour les enterrer.

En définitive, on retrouve le gîte après quatre heures de marche et un bon dénivelé.
Pour un jour de repos, c'est pas mal ! Merci Titi, merci beaucoup !

Le soir, on se console en dégustant un bon repas dans le resto du fort Marie-Christine. Une bonne adresse dans un cadre superbe.




Mais on se dit que les malheureux soldats qui étaient de planton ici pendant des mois et en hiver ne devaient pas rigoler tous les jours!

Vendredi 11 juin :
Nous consacrons cette dernière journée à une via ferrata au hameau de la Chal, près du col du Glandon.



Au programme: 260 m de dénivelé, des verticales, des ponts népalais, ponts de singe, un passage en oblique assez athlétique.
L'ensemble est coté Difficile +.











En trois heures, l'affaire est faite. On sort le traditionnel pic-nic au sommet quand le bruit d'une cavalcade se fait entendre.





Deux chevaux qui gambadent à proximité nous chargent comme si nous étions des ballots de picotin.

C'est pas qu'ils sont méchants mais cela impressionne. On finit par faire ami-ami avec eux mais si deviennent vite envahissants.

Ils lèchent nos sacs à dos en laissant une belle couche de bave, piétinent notre matos, et finissent par renverser le verre de pinard de Lieve.


Inconscientes bestioles ! Sans doute attirée par l'odeur, un de ces deux quadrupèdes mord même le pied de Titi.
Heureusement, il avait gardé ses godasses. Nous leur faisons nos adieux et redescendons.

Dans le patelin du coin, un sympathique terrasse semble nous attendre depuis des lustres.


On se réhydrate donc avec délectation à grand renfort de bières, puis retour maison. Au soir, raclette et pizzas locales.



Samedi 12 juin : pas envie d'en parler puisque c'est le retour qui se déroule néanmoins sans accroc.


Conclusion: une chouette semaine. Le coin vaut vraiment le coup.
Pour peu que l'on soit en dehors des congés scolaires, il y a vraiment pas grand monde à croiser sur les randos ou sur les via.

A la prochaine pour de nouvelles aventures!

Jean-Luc, grand maître des profondeurs et des cimes enneigées.

Pour voir toutes les photos.



Rédaction et photographies : Jean-Luc Henrard, Président du SSBC.



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